mercredi 29 février 2012

Peut-on vivre prochainement une guerre de l'eau ?

Si la rareté de plus en plus importante de l’eau est source de tension, le risque que ces tensions dégénèrent de manière violente reste à nuancer.

En novembre 2002, l'eau a été reconnue comme l'un des droits de l'homme fondamentaux dans l'Observation générale sur le droit à l'eau. 145 pays ont ratifié cet accord.

L’eau un vrai facteur de conflit ? 

Il apparaît que les questions de partage de l’eau sont rarement dissociables d’autres sujets de contentieux, des tensions sociales et géopolitiques qui ternissent les relations entre Etats voisins. Le contrôle de l’eau ajoute un nouvel enjeu à des situations déjà tendues. Dans de nombreux conflits l’eau peut être analysée comme un facteur de tension supplémentaire qui vient alors catalyser le recours aux armes. Il n’y a aucun conflit dont l’unique cause soit le partage de l’eau. Bien sur, des problèmes d’eau peuvent intervenir dans un conflit. Pendant la guerre du Golfe, l’Irak a détruit les usines de dessalement du Koweït. Les américains et leurs alliés ont bombardé les infrastructures d’approvisionnement en eau de Bagdad. Le système de distribution d’eau de Pristina a été attaqué par les Serbes pendant la guerre du Kosovo. Sans être obligatoirement la source d’un conflit, l’eau peut néanmoins être utilisée comme cible ou comme arme de guerre. Dans ce cas, on s’en prend aux ressources en eau du pays ennemi pour diminuer ses capacités de résistance, comme on cherche à réduire ses capacités de production en détruisant ses infrastructures industrielles.



Il existe aujourd’hui 261 bassins hydrographiques internationaux et 145 nations ont des territoires sur des bassins partagés. En dépit des problèmes potentiels, le recours à la coopération l’emporte souvent sur le conflit. Les bassins partagés ont donné lieu à 1200 initiatives de coopération et crée 500 situations conflictuelles mais n’ont jamais provoqué de guerre officiellement déclarée, «  80% des incidents les plus sérieux se sont limités à des menaces verbales de chefs d’Etat, sans doute avant tout destinée à leur électorat ».  

Les mesures de coopération sont nettement supérieures aux conflits graves. En s’alliant pour gérer conjointement leurs ressources partagées en eau, les pays peuvent construire une relation de confiance et éviter les conflits. L’eau peut également être un outil de négociation : elle peut représentée une bouée de sauvetage pour la communication entre les pays en pleine crise.  Par exemple, Les accords d’Oslo entre Israéliens et Palestiniens sont nés d’entretiens privés entre responsable de l’eau. 

Inégalités face à la pénurie d’eau.

De plus, La question de l’eau ne débouche sur une guerre que si la « capacité d’adaptation sociale de la société est dépassée. Le manque d’eau est un phénomène très relatif qui n’induit pas les mêmes effets sur toutes les sociétés. Avec les mêmes ressources certains pays arrivent à s’adapter à la pénurie d’eau et d’autres non. Face à la rareté de l’eau, une société pourra en recourant à la technologie développer diverses techniques d’irrigation, de dessalement et de récupération. L’adaptation à la rareté induit une modification des comportements. La consommation d’eau est donc une question de comportements sociaux et de choix de  politique intérieure. Par la suite les gouvernements peuvent privilégier la recherche de nouvelles ressources à l’extérieur des frontières, là seulement des désaccords extérieurs peuvent avoir lieu.

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