vendredi 21 octobre 2011

Le Pétrole Bleu, le nouveau bio-carburant

Certains mots ou expressions sont associés de façon très forte à des images. Quand on parle de « révolution technologique » on pense à l'Iphone, au Blackberry ou du dernier laptop. A l’opposé, quand on parle  d’algues  l’image visualisée ressemble plutôt à un fléau vert visqueux qui envahit les plages bretonnes chaque année.

Et pourtant cette chose verte informe est la petite merveille qui permet à l’Homme de continuer à soigner son addiction au pétrole en en fabriquant lui-même, ce pétrole artificiel a pour doux nom « Pétrole Bleu ».


Début 2011 à Alicante en Espagne, une start up du nom de Bio Fuel Systems a réussi à relever le défi technique et économique : rendre les bios carburants à base d’algues économiquement rentable !

Pour que ça marche, rien de compliqué : il faut beaucoup de soleil, beaucoup de CO² et du phytoplancton.

Le phénomène est simple : on installe des centaines de tubes contenant des cultures de micro-algues extrêmement concentrées (500 millions d’algues par millilitre), ensuite les algues sont dopés au CO² pour se reproduire à toute vitesse puis on filtre l’eau et les Omega 3 pour récupérer la pâte (ou biomasse) qui donnera en bout de course du pétrole artificiel.

Au-delà de la « simple » production de pétrole de synthèse, cette opération a un bilan carbone positif c'est-à-dire qu’elle consomme plus de CO² qu’elle n’en émet. Avouons-le, c’est loin d’être banal. Sur les 40 hectares que couvre l’usine, 450 000 tonnes de CO² sont absorbés par an, 230.000 barils de pétrole sont produits (ce qui est bien peu comparé aux 88 millions de barils produits chaque jour dans le monde).

Plus que pour la quantité de pétrole produite, cette idée est intéressante pour l’absorption de CO² sur laquelle elle repose. Dans le cas d’Alicante, c’est le CO² d’une cimenterie qui fut mis à contribution et on peut espérer qu’avec le développement de cette technologie on verra des cultures d’algues se multiplier à côté de chaque centrale au charbon ou industrie lourde extrêmement polluante.

Si économiquement ce « Pétrole Bleu » est viable, avec un prix de revient autour de 30 dollars, c’est grâce aux 3000 tonnes d’Omega 3 récupérés à l’année (la tonne se revendant environ 100 000 dollars, cela rend l’entreprise très rentable).

En d’autres termes on fait là d’une pierre trois coups :
-        Economiquement rentable
-        Absorbe les gaz à effets de serre.
-        Fabrique du pétrole

L’expérience d’Allicante ayant prouvé son intérêt, de nouvelles « usines » sortent de terre en Californie, en Italie ou en Israël. En effet, la nécessité d’avoir beaucoup de soleil limite quelque peu les possibilités de globalisation de la technique… Mais rien n’est définitif !

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